ITbanker : un franc succès pour une première édition prometteuse

Ce jeudi 22 janvier 2009 se déroulait la première édition […]

January 29, 2009

Ce jeudi 22 janvier 2009 se déroulait la première édition du forum ITbanker à la Chambre de Commerce de Luxembourg. Organisé par la société Makana, éditrice du magazine ITnews 2.0 et à la source des sites web www.itnation.eu et www.itjobs.lu, cet événement a invité plus d’une centaine d’experts de la finance et de l’IT (Information Technology) à débattre du futur de leurs secteurs.

En introduction, Jeannot Krecké, Ministre de l’Economie, a salué l’initiative prise par la société Makana de rassembler des acteurs de secteurs différents autour d’une même table afin d’analyser la situation actuelle, les problématiques, liées ou non à la crise financière, et les solutions technologiques qui permettent d’y répondre. Il a ensuite rappelé aux représentants des banques et des institutions financières combien, en ces temps de crise financière et de récession économique, les budgets dédiés à la sécurité des systèmes informatiques doivent conserver la même importance, si ce n’est être augmentés. « Nous devons travailler sur des sujets qui sont difficiles à comprendre, a déclaré le Ministre Krecké. Comme on l’a vu pour la KBC, qui a perdu 80% de sa valeur boursière en une semaine, ce dont les banquiers ont besoin, c’est de soutien et de confiance, qu’il faut construire en pensant au client final. » Faisant référence aux règlements que les banques et institutions financières doivent appliquer en interne, tels Bâle II, le Ministre a aussi rappelé leur importance. « Si un incident majeur arrive aujourd’hui, je ne peux imaginer quelles seront les conséquences. C’est pourquoi la conscientisation est si importante. Avec un événement tel que celui-ci, vous pouvez aussi vous rencontrer et échanger vos opinions au niveau local. »

Des thèmes actuels et essentiels au débat Finance/IT

La sécurité fut ainsi un des six thèmes abordés durant l’après-midi, par la société IBM qui a rappelé les meilleures façons de se prémunir des attaques, ainsi que des vols ou des pertes de données sensibles. « À défaut d’avoir une sécurité parfaite, ce qui est une utopie car les menaces évoluent sans cesse, il s’agit de l’approcher de manière globale », a rappelé Pierre Noël, expert en risque opérationnel et en conformité chez IBM. Par la suite, Laurent Busser, de Skillteam, une société-sœur d’IBM, a rappelé l’avantage de la solution luxembourgeoise LuxTrust pour sécuriser les communications entre institutions.
Le forum ITbanker a aussi permis d’aborder la Customer Centricity, c’est-à-dire la meilleure façon, pour une banque, de placer le client au centre de ses préoccupations lors du développement de ses services. « Les conseils donnés au client doivent être soutenus et dirigés par les bons outils, mis au point en interne », a expliqué Johann Bachmann, Head Strategic Marketing chez Avaloq, une société suisse éditrice de logiciels bancaires. « L’émotion est un facteur de vente important. La confiance est un élément central lors de toute discussion. Or, la technologie peut être intimidante, c’est pourquoi il faut en faire bon usage. » Un avis partagé par Jean-François Bequevort, de la société suisse New Access, dernièrement arrivée à Luxembourg.

L’atelier Agility fut l’occasion pour les sociétés Callataÿ&Wouters et SAP, ainsi qu’Orbium et Avaloq, de souligner que les banques doivent avoir à leur disposition les meilleurs outils technologiques afin de pouvoir répondre le mieux et le plus rapidement possible aux demandes particulières de leurs clients, tout en continuant à se différencier de leurs concurrentes. Germain Wolff, Principle Project Manager au sein de la Landesbank Baden-Württemberg, a ainsi fait appel à Avaloq pour que la banque dispose d’un logiciel tourné vers le futur, donc facile à paramétrer. « Il faut que cela soit basé sur un vrai partenariat entre business et IT », a-t-il rappelé.

Le Luxembourg en filigrane

Le Grand-Duché a toujours mis un point d’honneur à respecter les régulations en vigueur ou à venir ; les participants au débat furent ainsi fort intéressés par l’atelier animé par Willi Brammertz, expert de la société FRSGlobal, spécialisée en reporting. Celui-ci a analysé l’évolution de l’information exigée de la part des régulateurs et a proposé des pistes de réflexion pour les experts financiers. « L’information doit être disponible et partagée. Par exemple, si un contrat est bien compris de tous, les données seront de bien meilleure qualité et permettront de mieux se préparer à affronter, voire éviter, une crise comme celle que nous vivons aujourd’hui. » Paul Evrard, de la société belge ClearPriority, a montré l’intérêt de croiser, via l’utilisation d’outils technologiques adéquats, l’analyse d’informations liées au risque, à la conformité et à la gouvernance.

Une directive européenne fut particulièrement mise en lumière : la Payment Services Directive, ou PSD. La PSD sera le socle commun pour l’établissement de règles de paiement dans l’Union Européenne et l’European Economic Area (EEA) – ou espace économique européen. Selon Jean Diederich, Senior Manager au sein de la société IneumConsulting, la PSD est une étape majeure vers la mise en place de la Single European Payments Area, ou SEPA. « Le but est de faciliter et de sécuriser les paiements extra-frontières, ainsi que d’améliorer la compétition en ouvrant de nouveaux marchés de paiements aux nouveaux arrivants. » Cependant, les banques concernées par SEPA doivent aussi se montrer plus efficaces. Entre 2% et 5% des paiements donnent lieu à des cas spécifiques qu’il faut élucider, des ‘exceptions’. Yves Quaedpeerds, Senior Business Analyst et Consultant en Finance chez IBM/Skillteam, a détaillé les meilleures façons pour une banque d’investiguer ces cas, en commençant par une solution automatisée.
Ces dernières années, un autre domaine de l’IT s’est fortement développé : le Software-as-a-Service, ou SaaS. Ce système avantageux permet à une banque, par exemple, d’utiliser un logiciel mis en place au sein d’une autre société qui se charge de le maintenir, de garantir la disponibilité des informations, ainsi que la sécurité, 24h/24. Le niveau de services est assuré au travers d’un contrat spécifique décrit par des SLA ou Service Level Agreement. À Luxembourg, certaines banques accèdent ainsi aux logiciels bancaires proposés par Clearstream Services et centralisés par la société. Michel Rodriguez, Head of IT External Business de Clearstream Services, a rappelé que les banques peuvent choisir une utilisation du logiciel qui leur convient vraiment, via les SLA. Celles-ci peuvent ensuite se concentrer sur leur core business : le service aux clients. De son côté, Hendrik van Gammeren, de la société suisse B-Source, a parlé du sujet plus large de Business Process Outsourcing (BPO), où ce n’est plus un logiciel mais les processus d’une entreprise qui sont externalisés chez un fournisseur de services. Le BPO est aussi une tendance importante. « C’est plus une preuve du succès de ce modèle de services sur le marché qu’un intérêt particulier pour la solution que nous proposons », a-t-il remarqué.

Un appel à l’ouverture

Si le slogan du premier forum ITbanker fut « Where IT and Finance share experience », le débat fut sans doute relancé après l’intervention d’Alain De Frenne, CEO de Dexia Technology Services, en clôture des six ateliers. Revenant sur les évolutions que le Luxembourg a connues ces dernières années au niveau de l’infrastructure IT et des télécom, Alain De Frenne a rappelé que les datacenters constituent un élément essentiel de cette politique de développement (les données sont stockées au sein des datacenters, ou centres de données, et les logiciels y sont installés). « La récession économique ne va pas réduire le budget dévolu à l’IT au Luxembourg, a-t-il déclaré. Au contraire, il s’agit d’une opportunité à saisir. » Mais il a aussi souligné que le mètre carré d’un datacenter au Luxembourg est toujours 30% à 40% plus cher qu’en Allemagne, ce qui pourrait freiner les investisseurs. Il faudrait donc trouver le bon modèle, qui ne peut être bâti sur une vision de profitabilité à court-terme.
Regarder vers l’horizon fut aussi le message lancé par Erik Månsson, Deputy Secretary General de l’European Payments Council. Il était venu parler des avancées des pays de l’Union Européenne et de l’European Economic Area (EEA) pour réaliser la SEPA (Single European Payments Area). Erik Månsson a insisté sur le fait qu’il s’agit moins d’un sujet de conformité que d’une opportunité réelle, tant pour les pays qui doivent être prêts en 2010, que pour les départements IT au sein des banques.

Pour terminer la journée, les participants se sont retrouvés autour d’un Networking Cocktail, toujours à la Chambre de Commerce.

Toutes les informations (anglais) sont disponibles sur www.itbanker.eu

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