Après une année 2014 faste, EBRC entend poursuivre son développement à l’international par l’établissement de partenariats stratégiques et l’acquisition de petites structures, actives notamment dans le domaine de la Sécurité et/ou des Managed Services. Yves Reding, CEO d’EBRC, dresse le bilan et évoque les perspectives.

Par Sébastien Lambotte

 

En cette année 2015, EBRC célébrera ses quinze années d’existence. Pour l’heure, cependant, l’opérateur ICT luxembourgeois dresse le bilan d’une année 2014 « charnière ». « A la fin de cette année, il faudra évaluer nos résultats au regard du plan stratégique ambitieux que nous avons établi en 2011 », commente Yves Reding, CEO d’EBRC. « En 2014, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 48,2 millions d’euros, nous maintenons ainsi une croissance linéaire à deux chiffres depuis la création. En 2015, nous ciblons une croissance annuelle proche de 20%, à savoir 57,5 millions d’euros. »

Une croissance organique, sur deux pôles

Mais revenons d’abord sur l’année 2014. La croissance d’EBRC a été nourrie, d’une part, par son activité d’externalisation, d’opérateur cloud et de managed services (+13% de croissance par rapport à 2013) et, d’autre part, par son activité de conseil (+200%). « Depuis la création d’EBRC, notre volonté a toujours été de développer le business model du futur en devenant un centre d’excellence dans la gestion de l’information sensible. Notre clientèle se compose aujourd’hui de structures des secteurs de la Banque et de la Finance, du e-Commerce et du e-Payment, de la santé et des biotechnologies, des institutions européennes, de la Défense, de l’industrie critique mais aussi de de start-ups innovantes. Nous répondons à leurs attentes avec une offre full-managed, des solutions et des services de qualité opérés depuis nos data centres certifiés, une expertise et un conseil pointus en matière de sécurité, des garanties de résilience inégalées. »

Alors que de nombreux acteurs se focalisent actuellement sur les couches basses de la gestion informatique, la mise à disposition d’infrastructures mutualisées, EBRC développe une offre full managed adaptée aux besoins de ses clients (inter)nationaux. « Nous ne sommes pas un simple fournisseur d’infrastructures ni un seul gestionnaire de data centre. Notre plus-value est dans la gestion IT complète pour nos clients, quels que soient leurs besoins », précise Yves Reding. « Nous répondons aujourd’hui aux besoins de 280 clients, soit 30 de plus que l’année précédente, avec de plus en plus de clients internationaux. »

Une clientèle variée, soucieuse de ses données

Au niveau du secteur financier, pilier économique historique du Luxembourg, EBRC compte 150 clients issus du monde bancaire et une trentaine de clients actifs sur le segment de l’e-Payment, soit la totalité des acteurs du domaine présents au Luxembourg… « Nous sommes donc parfaitement alignés avec la stratégie digitale gouvernementale, et principalement sur l’axe FinTech », commente Yves Reding. « Pour la plupart de ces acteurs innovants de l’e-Payment, nous sommes partis d’un concept, d’une idée. Parce que nous croyons dans leur projet, nous les avons soutenus et orientés dans le développement d’une structure créatrice de valeur, dont les opérations IT sont aujourd’hui opérées par nos soins », explique Yves Reding.

Une équipe de confiance, des compétences certifiées

En matière d’emploi, EBRC compte aujourd’hui 180 employés. L’entreprise a été honorée, pour la deuxième année consécutive, du titre de « Best Workplace 2015 ». « Derrière le « C » de notre nom, il y a les Clients, mais aussi les Compétences, particulièrement cruciales pour notre développement. Cette reconnaissance est particulièrement importante pour nous. La notion de confiance, de Trust, est intrinsèque à EBRC. Elle est inscrite dans notre ADN. Il est donc important que cela se traduise aussi au niveau du personnel. Le label « Best Workplace » est notamment délivré sur base d’un « Trust Index » qui prend en compte le niveau de satisfaction de l’employé, le cadre de travail, mais aussi la confiance qu’ont nos employés dans la société, ses gestionnaires, dans la stratégie de développement.

A l’heure où nous envisageons d’accélérer notre empreinte internationale, nous devons être en mesure d’attirer les talents. Pour l’heure, nous sommes contraints d’aller dénicher ces talents de plus en plus loin. » Le développement des compétences digitales constituent aussi un des axes de la stratégie gouvernementale. « Si le Luxembourg veut être un centre d’attraction pour les experts, nous pensons qu’il serait opportun de développer des formations de troisième cycle pour développer des compétences IT spécifiques dans la Grande-Région », commente Yves Reding. En attendant, EBRC entend contribuer directement à l’émergence de nouveaux talents, en formant ses équipes, en accueillant des étudiants. En 2014, EBRC a noué un partenariat avec Telecom Nancy, qui forme des ingénieurs d’excellence en Informatique et Sciences du numérique. D’autres partenariats sont en cours d’élaboration.

La sécurité au cœur des préoccupations

Dans la mesure où elle est critique pour le développement de son activité, EBRC a aussi beaucoup investi dans le renforcement de son expertise en matière de sécurité IT. « Face à la cyber-menace, EBRC veut assurer aux autorités comme à ses clients une protection avancée des systèmes et des données», commente Yves Reding. EBRC a ainsi signé de nouveaux partenariats stratégiques avec des acteurs leaders de leur secteur. « Nous avons rendu notre offre SOC (Security Operations Centre) disponible à tous.

Il est désormais possible pour des entreprises qui ne sont pas hébergées dans nos installations de profiter d’un monitoring et d’une protection de leur périmètre de sécurité à distance et sans interruption de service», précise Yves Reding. EBRC entretient d’étroites relations avec de nombreux acteurs de la sécurité et se réjouit aujourd’hui de l’émergence de CERT.LU. « Il est essentiel de faire circuler et de partager l’information relative à la menace le plus rapidement possible, afin de pouvoir apporter des réponses adéquates et de garantir la protection de nos clients », commente Yves Reding.

Des compétences volontiers partagées

Ces compétences développées en matière de sécurité, EBRC les partage à travers son département Advisory. « Notre activité de conseil occupe aujourd’hui 20 personnes (consultants, architectes, experts) et s’articule autour de deux pôles : le risk management et la transformation IT. Pour la gestion des risques, nos experts en sécurité certifiés (gestion des risques, sécurité), composée notamment d’ethical hackers et de spécialistes forensics, accompagne des organisations dans la définition de leur politique de sécurité, dans le mise en conformité de leur activité, dans les démarches pour l’obtention d’une certification ISO 27000, dans l’audit de data centre. Par exemple, nous avons récemment accompagné une grande banque française pour l’obtention de la certification Tier IV de son data centre, le premier de l’Hexagone ! En ce qui concerna la transformation IT, nous accompagnons des clients dans leurs réflexions et démarches de transformation de leur IT, vers des solutions « as_a_service », afin de gagner en agilité, en coût ainsi qu’en qualité », précise Yves Reding.

En matière de certifications, EBRC s’est notamment focalisé sur la dimension environnementale, avec la mise en œuvre de la nouvelle norme ISO 50001 relative à la gestion de l’énergie. Elle se veut complémentaire à la norme ISO 14001 déjà mise en œuvre. EBRC est par ailleurs très fier d’avoir été honoré par l’Uptime Institute (USA, Seattle) avec le « Brill Awards for efficient IT » dans la catégorie Data Center Facilities Management EMEA. L’opérateur s’est par ailleurs distingué avec des prix internationaux pour l’excellence de ses solutions et services, pour la contribution qu’il apporte aux domaines de l’e-santé.

Aujourd’hui, avec ses infrastructures et ses compétences de pointe, son positionnement unique aux côtés des acteurs FinTech, sa contribution au développement des compétences numériques, son soutien aux start-ups mais aussi les actions de promotion qu’il développe à l’international, EBRC est parfaitement aligné avec la stratégie gouvernementale Digital Lëtzebuerg mais aussi avec l’agenda numérique européen, notamment autour des enjeux de Data Protection.

Développement à l’international

Compte tenu de ses résultats et de son positionnement, EBRC envisage l’avenir sereinement et nourrit de nouvelles ambitions. « Nous pouvons aujourd’hui compter sur des finances saines, un chiffre d’affaires garanti sur plusieurs années et un portefeuille de clients très satisfaits comme en témoigne la récente étude indépendante menée par l’institut TNS Ilres. Aujourd’hui, EBRC c’est un branding et des compétences reconnues, ce qui nous permet d’envisager un développement pérenne », précise Yves Reding. « Notre volonté est d’accompagner les clients dans les couches supérieures de leur gestion ICT, de leur permettre de créer de la valeur par une meilleure exploitation des potentialités de l’IT à travers nos offres en full managed services. »

En 2015, le prestataire ICT luxembourgeois entend accélérer son développement à l’international, en renforçant sa présence physique sur la France, la Suisse et la Belgique, en nouant des partenariats, en procédant à l’acquisition d’entreprises stratégiques. Traduisant ces nouvelles ambitions, les mots de l’acronyme EBRC sont devenus European Business Reliance Centre. « Défendre notre vision, celle du développement d’un centre d’excellence relatif à la gestion des données sensibles depuis le Luxembourg, nécessite aujourd’hui que nous débordions de notre territoire. Amener du business au Luxembourg et s’imposer comme un acteur européen reste difficile si nous ne développons pas une présence effective. On constate encore trop souvent que, si l’Europe a bien aboli les frontières, en matière de développement de solutions mutualisées et de cloud, on peine encore parfois à les franchir. Pour développer des services concurrentiels à ceux de grands acteurs américains, pour répondre aux besoins de nos clients qui, eux, développent des activités à une échelle transfrontalière, nous devons contribuer à un décloisonnement de l’Europe numérique. Il faut que les acteurs et les autorités pensent au-delà du concept de cloud souverain, afin de permettre l’émergence de solutions de confiance à l’échelle de l’Europe », explique Yves Reding, avant d’annoncer que le développement d’une succursale en France est aujourd’hui envisagé avant la fin de l’année 2015.