Deloitte Belgium publie les résultats de son enquête auprès des CFO : Un appel à la prudence

Les CFO belges sont plus prudents par rapport aux perspectives […]

May 17, 2011

Les CFO belges sont plus prudents par rapport aux perspectives financières qu’en début d’année. Toutefois, face à des bilans très satisfaisants dans l’ensemble, à l’augmentation de la demande et à la disponibilité des ressources financières, leur appétit pour le risque s’accroît. Qui plus est, les CFO continuent d’anticiper une croissance du chiffre d’affaires au cours des douze prochains mois. Néanmoins, les marges pourraient être mises sous davantage de pression. Telles sont certaines des constatations de l’enquête menée par Deloitte auprès des CFO, « Call for caution », entre le 22 mars et le 8 avril et publiée aujourd’hui.

Un appel à la prudence

Alors qu’en Belgique, les CFO ont entamé 2011 avec beaucoup d’entrain et une focalisation renouvelée sur la croissance et le chiffre d’affaires, ils faisaient preuve d’un peu plus de prudence à la fin du premier trimestre. « Ce changement coïncide avec l’accroissement des incertitudes politiques et économiques mondiales, alimentées par les troubles au Moyen-Orient et la crise nucléaire au Japon », fait remarquer Thierry Van Schoubroeck, le partenaire de Deloitte Belgique en charge de l’enquête trimestrielle.

La possibilité d’un scénario de double creux économique, qui semblait exclue au second semestre 2010, est désormais considérée comme élevée par plus de 20% des CFO. La hausse des prix de l’énergie et de l’inflation a tempéré l’optimisme soutenu constaté lors des précédentes éditions de l’enquête depuis le début de 2009. Les CFO demeurent certes optimistes quant aux perspectives financières de leur organisation, mais cette euphorie a considérablement diminué par rapport aux sommets atteints lors des troisième et quatrième trimestres 2010.

L’appétit pour le risque s’accroît

En dépit d’un retour à la prudence, Thierry Van Schoubroeck souligne que l’humeur des CFO belges est loin d’être morose. « 50% des personnes interrogées ont indiqué que la demande pour leurs produits et services s’était déjà accélérée au second semestre 2010 et qu’elle devrait progresser de 25% supplémentaires en 2011 », explique-t-il. De plus, au cours des douze derniers mois, le risque financier a diminué pour nombre d’organisations interrogées. Et la plupart des CFO signalent que leur bilan présente désormais un ratio d’endettement raisonnable. Ajoutons à cela l’impression que le crédit est largement disponible (les emprunts bancaires et l’émission d’obligations d’entreprises étant toujours considérés comme bien plus séduisants qu’un recours aux fonds propres).

Ces tendances expliquent pourquoi l’expansion figure parmi les priorités des organisations. « Pas moins de 40% des personnes interrogées déclarent que le moment est à nouveau propice à la prise de risques », fait remarquer Thierry Van Schoubroeck. Les acquisitions, la croissance organique et l’augmentation des dépenses d’investissement sont des stratégies de plus en plus répandues.

Contrairement à certaines craintes de déflation il y a douze ou dix-huit mois, l’inflation belge s’est en fait considérablement accrue, pour atteindre 3,5% d’une année sur l’autre en février, juste avant le lancement de l’enquête portant sur le premier trimestre. Le Bureau fédéral du Plan prévoit le maintien de cette tendance, tandis que la plupart des CFO s’attendent à une inflation de 2-3% seulement, un chiffre légèrement plus proche de l’objectif à peine inférieur à 2% fixé par la BCE pour la zone euro. En Belgique, la principale menace liée à l’inflation réside, pour les personnes interrogées, dans l’augmentation des coûts salariaux, suivie de celle des prix des matières premières et d’autres ressources, puis enfin de l’accroissement des taux d’intérêt entraînant une hausse du coût des capitaux.

Perspectives séduisantes pour le chiffre d’affaires

Dans le sillage des enquêtes précédentes, la grande majorité des CFO est optimiste quant à la progression du chiffre d’affaires pour les douze mois à venir. Les attentes concernant les marges sont toutefois plus mesurées en ce premier trimestre. Les préoccupations suscitées par l’inflation et l’augmentation des coûts salariaux qui en résultent, ainsi que par l’accroissement des prix des matières premières et des taux d’intérêt laissent peu de place à un espoir d’accroissement des marges. « Quelles sont les premières priorités pour les CFO belges en 2011 ? Notre enquête indique qu’elles porteront sur la gestion du cash-flow et la compression des coûts », conclut Thierry Van Schoubroeck.

Enquête CFO Q1 2011 Deloitte : principales constatations pour la Belgique

  • Conscients de l’accroissement des incertitudes liées au climat économique et politique mondial, les CFO font preuve de davantage de prudence à la fin du premier trimestre qu’au début de celui-ci.
  • La confiance dans les bilans se renforce et l’optimisme demeure bien ancré, ce qui explique la tendance croissante à accepter des risques supplémentaires.
  • L’inflation dans la zone euro devrait demeurer supérieure à l’objectif proche de 2% fixé par la BCE, ce qui alimente la crainte d’une augmentation des coûts salariaux, ainsi que des prix des matières premières et des ressources.
  • Les conditions de financement demeurent attrayantes et le crédit bancaire est largement disponible, mais une augmentation des prix et des conditions de prêt plus rigoureuses sont attendues au cours des six mois à venir.
  • L’expansion figure parmi les premières priorités et les projections en matière de chiffre d’affaires sont optimistes. Mais l’accroissement des coûts et des taux d’intérêt résultant de l’inflation pourrait faire pression sur les marges.

Aperçu mondial

Au niveau mondial, le premier trimestre de 2011 a été marqué par l’instabilité et des changements spectaculaires dans le paysage écologique et géopolitique à l’échelle mondiale, tels que le tremblement de terre au Japon et d’importants soulèvements politiques au Moyen-Orient. Le climat dans la zone euro est resté positif. La moitié des pays de la zone euro ont une vision plus positive, tandis que l’autre moitié montre des signes d’une baisse d’optimisme. Cette divergence de perspectives historique en matière d’optimisme peut être largement attribuable à des facteurs spécifiques à chaque pays comme par exemple l’indexation automatique des salaires et une inflation moyenne plus élevé en Belgique, et un manque flagrant de confiance en la capacité du gouvernement espagnol à améliorer de manière efficace la situation économique.

En Amérique du Nord, l’optimisme de CFO est soutenu par l’amélioration des évaluations à la fois de l’environnement macro-business et des facteurs spécifiques à l’entreprise. En revanche, les perspectives économiques du Royaume-Uni ont quelque peu fléchi au premier trimestre de 2011.

 

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