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C’était mieux avant… Quand prévalait le sceau du secret

« Le pays n’a pas le monopole de la holding internationale »

June 29, 2021

Jaloux ! C’est ce que l’on a pu entendre, ci et là, à la suite de la publication de l’enquête OpenLux, menée par le journal Le Monde et une série d’autres médias partenaires. En effet, plusieurs acteurs n’ont pas hésité à évoquer une forme de jalousie dans le chef de nos voisins pour évoquer un acharnement médiatique dont le pauvre petit Luxembourg est la sempiternelle cible.

Mwouais. Habituellement, attiser les convoitises est plutôt une bonne chose. Si ce n’est que, une fois de plus, les articles dont le Luxembourg a fait l’objet entretiennent l’image d’un pays dont profitent des acteurs économiques internationaux, pas toujours bienveillants cela dit en passant, pour éluder certains devoirs fiscaux là où ils mènent leurs activités. Une image qui appartiendrait au passé.

Nous ne reviendrons pas ici sur le débat relatif au bien-fondé de cette enquête. Si elle souffre sans doute d’imperfections, il faut lui reconnaître le mérite de pointer certaines pratiques questionnables, si ce n’est sur le plan légal, au moins au niveau moral.

« Le pays n’a pas le monopole de la holding internationale »

Ces pratiques, toutefois, ne sont pas l’apanage du seul Luxembourg, dont les autorités ont d’ailleurs réagi aux accusations avec une rapidité rare. Le pays n’a pas le monopole de la holding internationale. Bien que, en tant que place financière internationale, il concentre beaucoup d’intérêts sur un tout petit territoire. Cependant, en creusant dans les registres des bénéficiaires d’autres pays, les enquêteurs pourraient certainement aussi pointer de nombreux cas questionnables sur le plan moral. Encore faudrait-il, pour cela, que les journalistes ou tout un chacun, puissent accéder aux registres des bénéficiaires tenus par les pays voisins et que ceux-ci soient effectivement tenus (ce qui n’est pas forcément le cas).

Le comble. C’est la transparence dont fait désormais preuve le Luxembourg qui a nourri cette enquête. L’on peut dès lors reprocher beaucoup de choses au Grand-Duché, mais certainement plus son opacité. C’est déjà ça.

Ici, le secret est levé, et appartient définitivement au passé. Et personne, aujourd’hui, n’osera le regretter. On entend d’ailleurs désormais peu ceux qui clamaient, il y a une quinzaine d’années, que sa disparition signerait la fin de la finance au Luxembourg. Elle est plus en forme que jamais.

Si certaines pratiques révélées soulèvent des questions fondées, ce sont les règles fiscales internationales qu’elles interrogent plus que le Luxembourg en particulier. Si la législation est appliquée et que le constat dressé n’est pas satisfaisant, c’est qu’il convient de changer les règles du jeu. Or, depuis 15 ans, les règles internationales évoluent d’année en année, à la faveur de plus d’harmonie et de transparence. Le Luxembourg, lui, ne semble pas en souffrir à outrance. Il s’adapte, démontrant toujours un peu mieux que les fondements de son économie, sa valeur ajoutée, ne reposent désormais plus ni sur le secret, ni sur la fiscalité.

L’on regrettera toutefois qu’il ne parvienne pas à mieux faire valoir cette réalité. Il ne s’agit pourtant pas d’en faire un secret jalousement gardé.

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