Casual Friday: les talons des filles seront moins hauts malgré la crise, selon les réseaux sociaux analysés par IBM

Les talons des dames sont habituellement hauts quand la conjoncture […]

November 18, 2011

Les talons des dames sont habituellement hauts quand la conjoncture est basse. Mais ce ne sera peut-être pas le cas, cette fois-ci.

IBM a procédé à une analyse informatique de milliards de messages échangés via les médias sociaux. Il en ressort qu’une mutation inhabituelle se profile à l’horizon de la mode des chaussures pour dames. La hauteur des talons – qui atteint actuellement des sommets – aurait tendance à diminuer. Ce projet IBM démontre que l’analyse des médias sociaux peut servir d’instrument de prédiction. Pareille analyse pourrait donc se révéler particulièrement utile dans la conduite des stratégies d’entreprise et l’obtention des résultats.

Casual Friday, IBMUne étude IBM récente nous apprend en effet que les responsables marketing du monde entier sont conscients de la nécessité d’impliquer les médias sociaux dans leurs activités. Cependant, seule une petite minorité d’entre eux exploite effectivement des informations en provenance de blogs et d’autres formes de médias sociaux lors de la prise de décisions stratégiques.
« Lors de crises économiques, les talons ont tendance à s’allonger. Les consommateurs optent en effet pour une mode plus voyante, expression de leur fantaisie et de leur besoin d’évasion », commente le Dr Trevor Davis, un expert en produits de grande consommation qui travaille pour les IBM Global Business Services (photo Flickr). « Ce qui se passe aujourd’hui est différent. Peut-être est-ce une ambiance d’austérité à long terme qui s’installe chez les consommateurs et les incite à adopter un comportement moins ostentatoire dans la vie au quotidien. »

Il suffit de regarder l’histoire de la mode des chaussures au cours du siècle écoulé pour se rendre compte que les talons se sont allongés au cours de chacune des grandes récessions que les États-Unis ont connues. Les chaussures à petits talons des jeunes filles délurées des années 20 ont cédé la place à des souliers à hauts talons ou à semelles compensées durant la Grande Dépression. Lesdites semelles compensées ont refait surface durant la crise pétrolière des années 70, succédant aux sandales à petits talons de la fin des années 60. De même, les talons plats et épais de la période ‘grunge’ des années 90 ont laissé la place aux talons aiguilles inspirés de ‘Sex and the City’, lors de l’effondrement des dot-com, au passage du siècle.

Quitte à s’écarter de la tendance à long terme, une analyse des médias sociaux au cours de ces quatre dernières années a démontré que les discussions relatives à l’augmentation de la hauteur des talons ont connu un pic à la fin 2009 et diminuent depuis lors, selon Davis. Les blogueurs qui scrutaient les tendances entre 2008 et 2009 faisaient systématiquement référence à des talons de cinq à huit pouces, mais vers la mi-2011, ils discutaient du retour du petit talon et des chaussures parfaitement plates de Jimmy Choo et Louboutin. Cela ne signifie pas, précise Davis, que les talons démesurés ont disparu, mais que pendant la crise économique qui s’éternise, on assimile les hauts talons à des articles glamour, à ne pas utiliser au bureau ou pour faire ses courses.

Les talons des chaussures pour dames sont encore hauts à ce jour, comme on peut le constater dans n’importe quel magasin de chaussures. L’analyse d’IBM annonce pourtant un changement de tendance. Ces données pourraient être utilisées par les fabricants de chaussures et les commerçants qui souhaitent savoir quels types de chaussures fabriquer ou vendre au cours de la saison prochaine.


IBM a défini la hauteur de talon moyenne dont discutaient, dans les médias sociaux, des personnes identifiées comme influentes à l’égard du secteur de la chaussure. La hauteur moyenne évoquée dans les discussions se situait à sept pouces en 2009 et est retombée à deux pouces cette année.

Voici la manière dont l’analyse a été effectuée : IBM a d’abord utilisé un logiciel analytique spécial pour examiner des milliards de messages de médias sociaux et pour détecter les personnes qui discutaient de chaussures. Cette première catégorie contenait des dizaines de milliers de messages. Le logiciel a ensuite réduit la liste aux personnes qui exercent une influence majeure en ligne dans le secteur de la chaussure, notamment des blogueurs. Le logiciel a fait appel à des algorithmes spéciaux qui ont évalué la popularité de ces personnes influentes en se focalisant sur celles qui se trouvent au centre de vastes réseaux sociaux, c’est-à-dire des auteurs de blogs auxquels de nombreux autres blogs se connectent et qui, à leur tour, se relient à de nombreux blogs. Ces blogueurs ne sont pas des ‘experts’ conventionnels – ils ne travaillent pas dans le secteur de la chaussure, par exemple. Mais ce sont des passionnés de chaussures dont les avis sont très écoutés.

Pour terminer, le logiciel a analysé le contenu des sites de médias sociaux, en cherchant spécifiquement les discussions sur la hauteur des talons de chaussures.

L’analyse des médias sociaux pour les besoins de l’entreprise

Le projet IBM démontre combien une analyse approfondie des médias sociaux pourrait être utile aux industriels dans la planification de produits futurs, aux détaillants dans le choix des produits à commander et aux spécialistes marketing dans la planification de campagnes de publicité.

L’outil pourrait également être mis à profit par une municipalité ou un gouvernement pour améliorer le service aux parties prenantes. La capacité d’analyser en temps réel les conversations sur les médias sociaux permettrait aux fonctionnaires de vérifier comment d’autres intervenants réagissent aux décisions prises ou de définir comment diversifier la diffusion d’informations sur différents canaux pour annoncer plus efficacement des événements spécifiques. L’analyse des médias sociaux pourrait également servir de système d’alerte précoce pour les autorités dans le cadre d’événements inhabituels ou inattendus.

Les responsables de la sécurité publique pourraient par exemple utiliser cette technologie pour contribuer à un système de réponse rapide en cas d’inondation, de séisme et d’autres catastrophes naturelles. Ou encore pour détecter des activités qui, au sein des services publics, devraient être améliorées.

 

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