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20 ans à transformer des idées en succès entrepreneuriaux

Depuis 20 ans, le Technoport accompagne les start-up technologiques luxembourgeoises dans leur développement. Premier incubateur luxembourgeois, il est le témoin de l’évolution d’un écosystème entrepreneurial dynamique. Pour Diego De Biasio, CEO du Technoport, soutenir l’émergence de l’innovation à travers les start-up est essentiel pour l’économie luxembourgeoise.

October 16, 2018

Diego De Biasio, CEO – Technoport

Le Technoport a 20 ans. Cependant, l’intérêt du monde économique pour l’univers des start-up est bien plus récent. Diego De Biasio, CEO du Technoport, évoque l’année 2012 comme un tournant. « A partir de ce moment, les différentes pièces de l’engrenage ont vraiment commencé à se mettre en place. Il y a eu une prise de conscience croissante par rapport à l’importance de soutenir l’entrepreneuriat innovant dès le démarrage et ce au niveau des pouvoirs publics mais aussi du secteur privé en général. C’est cette combinaison entre le public et le privé qui a fait que la dynamique a pris.»

Soutenir l’entrepreneuriat innovant

A côté des investissements dans la recherche, de la mise en œuvre de politiques favorables à la R&D et d’incitants permettant aux entreprises d’innover, l’Etat a souhaité encourager l’entrepreneuriat. Le Technoport, émanation du CRP Henri Tudor, premier incubateur d’entreprises technologiques au Luxembourg, a alors vu ses missions élargies à travers sa fusion avec l’initiative Ecostart du ministère de l’Economie.

 

Créer les conditions de la réussite

A travers le Technoport, la volonté a été de permettre à de nouvelles idées pertinentes de se concrétiser en sociétés innovantes. Programme d’incubation, accompagnement, mises à disposition de locaux, espaces de co-working, laboratoire de fabrication numérique et de prototypage (via le FabLab), organisation d’événements dont de nombreux hackhathons… le Technoport, tête de pont de l’entrepreneuriat innovant au Luxembourg, met en place une large palette de services pour encourager l’innovation à travers l’entrepreneuriat. « En tant qu’incubateur centré sur les activités technologiques, notre rôle est de créer les conditions de la réussite pour les entreprises que nous accompagnons. Que cela soit des nouvelles créations (startups) ou bien des sociétés étrangères qui s’installent au Luxembourg avec des activités de recherche et développement.», explique Diego De Biasio.

 

Moins seul

A partir de 2012, c’est tout un marché de l’innovation qui se crée. Un nouvel écosystème se met en place. L’incubateur reçoit un nombre croissant de candidatures, en moyenne 150 par an. D’autres initiatives dédiées à l’innovation voient le jour, portées notamment par des grands groupes privés ou des fédérations d’entreprises. « En quelques années, le nombre d’incubateurs et de programmes de soutien aux start-up a considérablement évolué. Beaucoup d’activités ont vu le jour, créant une réelle dynamique, indique Diego De Biasio. Rapidement, le Technoport s’est senti moins seul. De belles synergies ont pu être envisagées et mises en œuvre avec un nombre grandissant d’acteurs. »

 

S’engager concrètement dans l’innovation

Luxembourg, depuis lors, se pense en start-up nation. Et les entreprises s’inscrivent de plus en plus dans des démarches d’innovation. « Il y a une volonté de la plupart des acteurs à développer des approches nouvelles avec des startups. Toutefois, toutes ne sont pas prêtes à s’y engager. Se doter d’une telle capacité d’innover implique de casser des modes de fonctionnement en interne, de mettre en œuvre une organisation plus transversale permettant aux divers départements de prendre part à de nouveaux projets. Il faut pouvoir coordonner cet ensemble, ce qui n’est pas toujours évident », poursuit Diego De Biasio.

 

Mieux coordonner l’innovation

A l’échelle d’une start-up, là où tout est à créer, on jouit d’une réelle agilité, permettant de pivoter facilement selon les besoins du marché et les opportunités. Dans une société établie, c’est autre chose. « De plus en plus de structures se dotent d’un Chief Innovation Officer. C’est un pas important vers une démarche d’innovation, mais c’est loin d’être suffisant. Il faut mettre en œuvre une culture de l’innovation à l’échelle de l’entreprise, développer une dynamique se rapprochant de celle des start-up », commente Diego De Biasio. En l’occurrence, il y a de nombreuses manières de s’inscrire dans une démarche d’open innovation. Le Technoport se positionne aussi comme une interface entre le monde des start-up et celui des groupes désireux d’innover. La structure permet le développement de synergies aidant les premiers à grandir plus rapidement et les seconds à innover de manière agile.

 

Envisager de nouvelles manières de collaborer

« Pour qu’une collaboration entre une start-up et une grande entreprise porte ses fruits, chacun doit s’adapter. Il faut éduquer les grands groupes aux contraintes et modes de fonctionnement des start-up, mais aussi mieux préparer ces dernières à planifier leur croissance,explique Diego De Biasio. Nous devons aider les start-up à mieux cerner les processus de décision dans ces grands groupes. Pour favoriser l’innovation, garantir de bonnes relations dans la durée, il faut que les deux acteurs puissent mieux se comprendre et établir des partenariats à valeur ajoutée.»

 

A chacun sa raison de se rapprocher des start-up

L’incubateur compte aujourd’hui sur un beau mix de partenariats avec des organisations publiques et privées comme la Ville d’Esch, le Centre National de l’Audiovisuel, la Chambre de Commerce ou encore la Banque International à Luxembourg (BIL), la POST, ENCEVO, l’InCub de Paul Wurth, Agile Partner, la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, le Belval Business Center, Join et la Société Générale.

« Chacun a choisi de se rapprocher du monde des start-up pour des raisons spécifiques. Certains le font pour identifier des idées susceptibles de soutenir leur développement, d’autres pour gagner en agilité, ou bien simplement pour soutenir le développement de cet écosystème, explique Diego De Biasio. Des institutions financières s’inscrivent dans cette démarche afin de mieux soutenir, par le financement, le développement de l’économie. »

 

L’après startup pour se globaliser

Pour développer un écosystème il faut rester à l’écoute et saisir certaines opportunités comme celle qui s’est présentée au Technoport via une joint-venture avec Vodafone Procurement qui a aboutie à la création du centre d’innovation Tomorrow Street à Luxembourg-Ville. « L’idée de cette initiative c’est d’identifier, au niveau mondial, des sociétés déjà un peu plus matures pour les aider à se globaliser plus rapidement via les réseaux du groupe Vodafone et de ses partenaires. En attirant ce type de sociétés au Luxembourg ça permet de renforcer l’écosystème avec des compétences nouvelles et de se positionner avec une offre de services qui couvre l’ensemble des étapes de développement d’une société », commente Diego De Biasio.

[toggle title =”EN CHIFFRES”] 901 – Le nombre de candidatures de start-up reçues par le Technoport entre 2012 et 2018.

140 – En 20 ans d’existence, le Technoport a accompagné 140 sociétés innovantes.

61 – 61 des sociétés accompagnées sont sorties du programme d’incubation pour voler de leurs propres ailes. 17 d’entre elles ont été rachetées par des groupes internationaux.

38 – C’est le nombre de sociétés innovantes actuellement accompagnées par le Technoport.[/toggle]

 

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